un jour qui en précède un autre

Je suis sur un pont à Paris
Un pont parmi tant d’autres
Un pont dont je ne connais pas le nom
Et je m’en fou de qui l’a construit, pourquoi ou pour qui…

Le vent est puissant à cette heure-ci
Il me chasse
Ou peut être qu’il m’embrasse
Sur chaque mm² de mon corps il passe et repasse
Et chaque mm² de mon cœur il glace…

Je suis là sans raison
Sans explication
Je fume une clope qui en précède une autre
J’écoute une chanson sur mon iPod, une chanson qui en précède une autre…

Et je reviens là,
Une fois par semaine,
Pour contempler la seine toute nue devant moi
Froide et foncée comme beaucoup de mes pensées
Je l’aime cet eau qui coule, qui s’en va, sans jamais regarder en arrière
Si je pouvais en faire autant, je n’irai pas m’offrir une bière
Je préfèrerai la sobriété à l’amour,
Qui platonique comme toujours, me fait gâcher du papier et de l’encre….

Je l’aime ce vent qui me touche et qui m’entoure
Il sait, lui, que je suis là
Et je sais qu’à chaque rendez-vous il sera là.

Tous les jours je suis forte, et confiante comme un soldat,
Et une fois tous les 7 jours,
Je redeviens enfant,
Je retrouve mes larmes, ma flamme,
Je redeviens femme,
Celle qui doute et celle qui redoute
Celle qui veut, sans le dire, être embrassée comme dans les comédies romantiques
Et faire l’amour comme une punk, comme une rebelle,
A l’arrière d’une voiture, au bord d’une route, peu importe où
Ce qui importe c’est « avec qui ? »

Je quitte ce pont une fois par semaine,
Je quitte mes soucis, je les jette dans le courant des oublis
Avec mes joues roses et mon haleine de fumeuse
Je retourne entre mes 4 murs, et mes 2 fenêtres
Qui regardent Paris avec les yeux d’une amoureuse…